Tendanceur ou le créateur de la déco de demain "On reste toujours dans la dynamique du naturel"
Pouvez-vous nous éclairer sur les tendances émergeantes concernant les matières ?
On reste toujours dans la dynamique du naturel. Je pense qu'il va y avoir une mode éthique. Les tendances bio, pour le coton par exemple, vont s'installer sur le marché.
Pour le textile, les gens ont besoin de confort, de chaleur, de douceur et de légèreté, avec l'envie toutefois de s'ancrer dans le concrêt, de se protéger. D'où la présence de la robustesse, avec des grosses toiles très rustiques, des rideaux en lin de plus en plus lourds et épais. Le fait de sentir la "peau" des choses, leur texture comme le bois, est également un élément qui s'installe dans la tendance.
Et quelles sont les couleurs phares ?
On tend vers des couleurs neutres, douces, grisées et colorées, en demi-teinte. Le rouge, le gris, le blanc et le noir restent également très à la mode.
"Actuellement, l'accent est mis sur la sacralisation et la spectacularisation des objets"
Lors du dernier salon Maison et Objet, on a pu noter la réapparition des trophées de chasse, des peaux de bête, de coquillages mis sous verre... Qu'est-ce que cela traduit-il ?
L'accent est mis sur l'idée de sacralisation et de spectacularisation avec des objets tels des statues, des bouddhas, des coquillages posés sur des petites tables, des consoles. Ces mises en scène sont à rapprocher des petits autels chinois et des cabinets de curiosité que l'on pouvait retrouver autrefois. Pour les trophées et les peaux de bêtes, il y a cette idée de retrouver la force animale que l'on a au fond de soi, associée à une relation magique ramenant à l'exotisme du XIXe siècle. On y retrouve en effet la poésie du chasseur, de l'explorateur et des artistes collectionneurs. Ce sont de parfaits accélérateurs de rêve, d'imaginaires et de voyages.