Lisalou, Mamie Boude : "avant Archibeau, faire de la télé ne m'avait jamais attiré"

Addict aux voyages et aux découvertes en général, Lisalou partage ses coups de cœur sur Mamie Boude, le compte Instagram créé avec Guillaume, son mari et binôme de toujours. Depuis le 13 mars 2022, on a la joie de la retrouver sur Paris Première dans ARCHIBEAU. Conversation inspirante & inspirée.

Lisalou, Mamie Boude : "avant Archibeau, faire de la télé ne m'avait jamais attiré"
© Léa CRESPI / PASCO&CO / PARIS PREMIERE

D'un naturel discret, spontanée, portée par une insatiable curiosité de l'autre et des savoir-faire et par l'amour du beau aussi, Lisalou aime manger, dormir dans des endroits charmants, partir à la rencontre de gens passionnants, voyager, découvrir et partager ses bonnes adresses comme ses jolies rencontres, sans prise de tête et toujours avec amour !

Designer produit de formation, Lisalou n'aime pas les étiquettes. Avant tout parce qu'elle ne se limite pas à un seul domaine, elle qui fonctionne aux coups de cœur. Depuis 2013, avec Guillaume, sa moitié, elle officie sur leur blog éponyme et sur Instagram, véritable extension de ce dernier, sous le nom de Mamie Boude. Imaginé comme un compte (ré)créatif, façon carnet de voyages au feed apaisant où le beau est partout. De quoi leur permettre de partager un concentré d'inspirations déco, de bons plans gourmands et d'adresses pointues, aux quatre coins du monde, comme entre Paris et Biarritz, où ils ont élu domicile.

Loin de se considérer comme des influenceurs, Lisalou & Guillaume évoluent, côté pro, au sein de leur studio de création visuelle, nommé Papi aime Mamie. De l'origine de Mamie Boude à ce qui l'inspire et l'enthousiasme au quotidien jusqu'aux travaux de sa maison biarrote et à son rapport à l'influence, elle s'est livrée sans détour. Bienvenue dans l'univers de Lisalou !

Journal des Femmes : Comment est née l'aventure Mamie Boude ?

Lisalou : à l'époque, créativement parlant, nos boulots respectifs ne nous épanouissaient plus du tout. La plupart de nos amis lançaient leur marque alors qu'avec Guillaume, on avait qu'un rêve : habiter ensemble et voyager. On mettait tout notre argent là-dedans, ce qui laissait peu ou pas de budget à injecter dans une boîte. Parce qu'on avait envie de faire quelque chose ensemble, l'idée d'un blog un peu transverse nous a semblé être un créneau à prendre alors on l'a fait ! Aussi, j'étais cataloguée designer horlogerie ou joaillerie alors que je savais faire plein d'autres choses. Avant tout pensé comme récréation, ce blog faisait également office de book en ligne.

Quelle histoire se cache derrière le nom Mamie Boude ?

Quelques mois auparavant, j'ai perdu l'une de mes grands-mères avec laquelle j'avais une relation un peu particulière. Très caractérielle, cette mamie juive m'a boudé toute mon enfance, parce que j'étais une fille, elle ne me portait pas trop dans son cœur. C'était la maman de mon papa et l'été, je devais m'occuper d'elle, aller lui faire ses courses... Si, au début, ça m'embêtait, j'ai finalement réalisé qu'elle n'était pas éternelle et, malgré son mauvais caractère, j'ai décidé de chérir ces moments précieux. Contre toute attente, je me suis prise d'amour pour elle. Quand elle partie, j'étais très triste. 

Au moment de donner un nom à notre blog, on cherchait quelque chose de décalé, qui soit réconfortant et un peu vieillot parce qu'on adore ça et j'ai finalement pensé à Mamie Boude, que Guillaume a tout de suite validé ! (rires) C'était aussi une façon de lui rendre hommage à elle, comme à toutes les grands-mères, de faire un clin d'œil à ces notions de partage et de transmission. Ce blog est une histoire d'amour qui n'était pas prévue, il fait aussi écho à celle de Guillaume et moi. Et ce nom nous a porté chance je crois. 

D'où te vient cet attrait tout particulier pour les savoir-faire et leur mise en avant ?

De par ma formation en Arts Appliqués je pense. Idem pour Guillaume qui s'est ensuite formé à la photo en autodidacte. J'ai toujours été attirée par l'art, le design et l'architecture. Pendant mes cinq années d'études, j'ai pu explorer et me nourrir. J'aime être libre de pouvoir aller toucher un domaine puis un autre, sans limite. Mon expérience chez Boucheron a aussi changé pas mal de choses, j'en garde le goût du beau et d'un savoir-faire unique. On travaille avec l'humain et ça nous paraît essentiel de mettre en avant les petites mains, des artisans dont on ne parle pas alors que ce qu'ils font est magique ! Le fait d'être toujours ouverts aux rencontres, sans a priori, c'est aussi et surtout ce qui nous permet de nous épanouir dans ce métier de passion. Et mon père bossait dans la vidéo, ça a sûrement joué aussi. 

Quel est ton rapport à l'influence ?

Bien qu'on soit présent sur Instagram, on s'écarte un peu du monde de l'influence et on n'a pas ce rapport à l'argent. C'est d'ailleurs parfois dur de vivre sans et c'est pourquoi on travaille énormément à côté : 90% de notre temps est consacré à notre activité sur Papi aime Mamie, où on fait de la photographie, de la vidéo, du set design et de la direction artistique. Bien sûr, il nous arrive d'accepter certaines propositions de collaborations, que l'on choisit avec soin mais ce n'est pas nous qui allons les chercher, je ne sais pas faire (rires)On ne va choisir que des collaborations qui ont du sens, c'est aussi pour ça qu'on en fait très peu. Alors qu'on nous propose des sommes énormes, je devrais être plus business, on gagnerait mieux notre vie (rires)

Toi qui es plus souvent derrière l'objectif, qu'est-ce qui t'a donné envie de relever ce nouveau défi et d'intégrer l'équipe d'ARCHIBEAU ?

C'est vrai que faire de la télé n'a jamais été un goal en soi. Et me mettre en avant n'est vraiment pas mon truc, je le fais d'ailleurs rarement sur Mamie Boude. Et pourtant, quand on m'a contacté pour me proposer le rôle de la dénicheuse de bonnes adresses et pas un simple rôle de chroniqueuse, je me suis sentie comprise. Quand on part en voyage avec Guillaume, je commence toujours par trouver l'hôtel ou la maison d'hôtes où l'on va séjourner, c'est la base et ça passe même avant la destination. 

ARCHIBEAU m'a été présentée comme une version archi et déco de Très, Très Bon, ça m'a rassuré. Je vois cette émission comme un autre support, capable de toucher nouveau public, c'est un peu la continuité de Mamie Boude finalement. Avoir carte blanche et un budget pour trouver de bonnes adresses et les partager - ce qui, tu l'auras compris, est ma passion, après manger, c'est dormir dans un super lieu ! - c'est juste le top. Rejoindre l'aventure ARCHIBEAU avait donc du sens et ça correspond à mon éthique, je ne l'aurai pas fait autrement. Je ne dis pas que ça a été facile, j'ai beaucoup douté et je l'ai plutôt envisagé comme un challenge personnel, qu'une façon de gagner en notoriété.

Peux-tu nous en dire plus sur l'émission et ta rencontre avec l'équipe ?

J'ai rencontré des gens formidables, avec lesquels on a créé une vraie complicité. Zoé (de Las Cases, ndlr) et Jean (Desportes, ndlr) sont vraiment super et Benjamin, le journaliste de l'émission avec qui j'ai validé les adresses, Claire et Zoé les camérawoman, ne sont pas en reste ! Ils ont tous su me mettre à l'aise et on s'est beaucoup marrés. Sur les tournages, il n'y a pas du tout ce côté blogueur invité dans un lieu, nous dormons sur place et les hôtes sont bien entendu rémunérés. On a tourné 12 émissions pour cette première saison d'ARCHIBEAU, dont le ton est très rafraîchissant. C'est un format court et dense et on ressent l'essence de chaque adresse que je présente, sans trop en montrer. Ce qui, je l'espère, donnera aux téléspectateurs l'envie d'y séjourner. 

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Lisalou, Zoé de Las Cases & Jean Desportes © Léa CRESPI / PASCO&CO / PARIS PREMIERE

Il est vrai que tu as toujours le chic pour dénichez de super adresses. Quel est ton secret ?

Le temps (rires) ! Je peux passer des heures à chercher et trouver LE lieu. L'expérience de la chambre d'hôtes ou de l'hôtel, c'est de la literie au petit déj en passant par le service, le cadre... Beaucoup de critères entrent en jeu. C'est un vrai challenge de trouver des lieux originaux, qui ont une âme et un truc en plus. Il faut savoir que je dois trouver des adresses qui soient inédites, et pas déjà passées dans M comme Maison par exemple.  

En règle générale, je parcours la presse spécialisée et la toile, je fais aussi une veille quotidienne sur Instagram et le bouche à oreille n'est pas à négliger non plus. C'est long mais comme j'ai pris l'habitude de le faire pour Guillaume & moi, ça m'amuse et je suis la spécialiste des city guides de voyages que je n'ai jamais faits (rires) ! Je ne sais pas encore si ARCHIBEAU aura une deuxième saison ou non mais j'ai déjà 20 adresses de côté. 

Que reste-t-il à faire dans votre maison biarrote ?

Beaucoup de choses ! À Biarritz, les prix se sont envolés et c'est pour ça qu'on a acheté cette grande maison à trois, avec ma maman, sans avoir le budget pour la refaire entièrement. Professeur de yoga, elle vit ici une partie de l'année et son appartement est totalement rénové. De notre côté, c'est une autre histoire. Tout notre budget est parti dans le béton ciré, la cuisine, première pièce à avoir été repensée et la chambre d'amis. Maintenant, on aimerait se pencher sur la salle de bains du côté de notre chambre qui va nécessiter pas mal de travaux et l'aménagement de nos bureaux, au sous-sol de la maison, prendra le temps qu'il faudra. On imagine aussi un atelier pour Guillaume et pourquoi pas une extension côté jardin, sans oublier que les combles peuvent être récupérés, bref il y a du potentiel. 

Quant à la déco, on aime bien les choses chères et de qualité donc en attendant d'avoir le budget - et le coup de cœur - je passe ma vie sur Leboncoin. Maintenant les gens s'y connaissent et on ne fait plus tellement de bonnes affaires, c'est le jeu. On parlait d'influence tout à l'heure et tu vois, je ne veux pas d'une maison sponsorisée. Pour autant, quand Leroy Merlin, marque à laquelle je suis vraiment attachée - j'y ai travaillé comme caissière quatre ans pendant mes études - nous a proposé une enveloppe pour réaliser les travaux de l'une de nos salles de bains, on n'a pas hésité. C'est ainsi qu'a été revue notre petite pièce d'eau en couloir, histoire de parler à un maximum de personnes et on a conscience que c'est un vrai luxe. 

Quelles sont tes envies folles (et plus terre à terre) à concrétiser ?

En ce moment, j'aime beaucoup la peinture et j'ai envie de me faire plaisir en achetant des photographies, de l'art. Parmi les artistes que je suis, Juliette Lemontey dessine des silhouettes de femmes qui me plaisent beaucoup. On cherche aussi des luminaires, des chaises de Gae Aulenti notamment et pourquoi une baignoire en fonte à l'ancienne. Cette maison est encore à l'état de page blanche et c'est jamais évident de dénicher des choses intemporelles, cool et qui ne soient pas neuves. On a toutes et tous les mêmes inspirations, il faut parfois parvenir à s'en détacher. 

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

De continuer sur ce chemin-là, avec toujours autant d'amour et de passion, aimer les choses de la vie et ses rencontres. Apprécier les surprises comme ARCHIBEAU, travailler avec des gens passionnés et se régaler dans tous les sens du terme !