Comment prendre des photos déco au top ?

Voici des conseils pour vous aider à immortaliser votre intérieur, que ce soit pour votre album perso ou les réseaux sociaux comme Instagram. Préparer le terrain, jouer avec la lumière, cadrer et exposer les images participeront à réussir votre shooting déco.

Comment prendre des photos déco au top ?
© Citalliance/123RF

Préparer le terrain 

Conseil number one : pas de précipitation ! Avec la photo d'architecture ou de déco, vous voilà dans le domaine de la photo de précision et de réflexion. Il faut prendre le temps de regarder, d'apprécier ce qui fait le charme du lieu pour le retranscrire. Et avant d'immortaliser votre appartement ou votre maison, commencez par ce qui est le moins marrant : ranger ! Lavez les surfaces lisses telles que vitres, plans de travail, tables, évier et sols, sur lesquels les traces sont les plus visibles : c'est toujours ça de fait et qui ne sera pas à corriger à la retouche.

Bon à savoir : les photos révèlent de manière imparable les détails que l'on ne voit plus au quotidien. La profusion de détails triviaux (paquets de mouchoirs, poubelles, brosses à dents, télécommandes, fils électriques, éponges, manteaux...) risque de vous crever les yeux. Mieux vaut donc épurer au maximum le décor : sachez que sur les photos, un intérieur paraît vite surchargé.

En résumé : on lave, on range, on "épure" le décor au maximum !

Et si on ajoutait quelques fleurs ?

Parce que ça fait joli, que c'est l'occasion de se faire plaisir et que ça garantit (c'est 50 % du travail de fait au bas mot) l'effet "photo de magazine". Et surtout ça comble un peu les trous dans l'image : une grande table sans rien dessus paraît vite un peu triste. Vous pouvez aussi remplacer les fleurs par un service de table, histoire de raconter une jolie petite histoire (un dîner à deux, un petit déjeuner de famille qui se prépare...). Enfin, autre astuce : ajouter des coussins sur les banquettes, les lits et les canapés, histoire de "finir" la touche déco. Veillez cependant à ne pas oublier de taper les coussins et tirer sur les draps et les plaids pour éviter l'effet "ah-oui-bonjour-on-vient-juste-de-se-réveiller-mais-c'est-gentil-de-passer !"

Le bouquet de fleur apporte de la fraîcheur et une touche de féminité qui donne plus de personnalité à l'ensemble. © Cécile Debise / Journal Des Femmes

Déterminer le sujet de la photo

Posez-vous la question (et soyez franc comme toujours) : que voulez-vous montrer avec votre photo ? Quel est l'élément principal et quels sont les éléments secondaires ? Hiérarchisez l'information de manière à la rendre lisible facilement. Vous pouvez par exemple organiser votre composition autour d'un élément fort de la déco comme une lampe de caractère, un bow-window, une cheminée d'époque...  Il peut être intéressant d'isoler le coin télé ou la salle à manger plutôt que de prendre un entre-deux. Ainsi il vaut mieux répartir l'espace en différents modules (coins télé, table à manger, cheminée, véranda....) qui rendront la photo plus lisible. De même, si vous zoomez sur un détail, vérifiez que rien ne gêne sa lecture, c'est-à-dire qu'il n'y ait rien à côté ou devant qui puisse attirer d'avantage l'attention et lui faire concurrence.

Bien entendu, les grands espaces permettent d'isoler plus facilement les éléments... ©  Cécile Debise / Journal Des Femmes

Visualiser l'éclairage de la scène (du crime)

Cherchez la ou les sources de lumière afin de vous placer en conséquence. En effet, l'éclairage de votre image va complètement déterminer la lecture de celle-ci car l'œil est naturellement attiré par ce qui est clair, donc ce qui est éclairé. Ainsi, si le soleil vient illuminer votre intérieur, pensez à placer les éléments importants dans la lumière (bouquets de fleurs, fauteuils...), et non dans l'ombre. Etant donné qu'il est parfois difficile de tout déplacer dans une pièce, il est conseillé de diffuser la lumière du soleil par un voilage ou de faire les photos par un jour légèrement nuageux.

Attention aussi aux contrejours qui ne sont souvent pas bien gérés par les appareils en mode automatique et ont tendance à créer des images trop sombres. Pour être sûr que cela ne se produise pas, placez-vous de préférence dos à une fenêtre. Ou bien surexposez votre photo pour l'éclaircir et obtenir des détails dans les zones d'ombre. Sachez toutefois que cette option a tendance du coup à "brûler" les informations dans les hautes lumières : la vue extérieure depuis la fenêtre risque de se traduire par un carré blanc. Ce n'est pas forcément laid, remarquez.

Vous pouvez pour parer cela tenter de rééclairer légèrement le premier plan pour casser le contraste entre l'extérieur et l'intérieur. Abandonnez tout de suite l'idée d'utiliser le petit flash intégré dans l'appareil photo : c'est super moche. Un réflecteur - une surface blanche réfléchissante - peut faire l'affaire pour les petits objets par exemple.

Les fenêtres sont ici "surexposées", les voilages sont remplacés par des zones blanches. Ce n'est pas trop handicapant cependant puisque l'essentiel est de traduire la sensation de luminosité ambiante. © Cécile Debise / Journal Des Femmes

Se munir d'un grand angle

Les objectifs dits "grand angle" permettent, grâce à un angle de champ élargi, de faire entrer un maximum de choses dans le cadre lorsque l'on a peu de recul, ce qui arrive souvent en photo d'intérieur. Attention cependant : s'ils sont indispensables au photographe d'architecture, il faut savoir qu'ils génèrent en retour quelques inconvénients : ils déforment notamment les perspectives, principalement sur les bords de l'image. Le résultat, peu réaliste, est aussi très reconnaissable : les premiers plans sont grossis, tandis que l'arrière-plan est au contraire diminué. Ce rendu caractéristique est d'autant plus fort que l'on s'approche du sujet. A utiliser donc en connaissance de cause et si possible en essayant de rétablir les perspectives en post-production avec un logiciel de retouche d'image. Il suffit alors d'utiliser la fonction "torsion" et de chercher à remettre parallèle les lignes qui avaient tendance à trop partir en ligne de fuite.

Le grand angle est l'outil indispensable du photographe d'intérieurs, à condition de rétablir au maximum les parallèles dans l'image. © Cécile Debise / Journal Des Femmes

Alterner les plans larges et les plans serrés

Profitez de votre élan créateur pour varier les plans et chercher le meilleur point de vue pour prendre vos photos. Vous pouvez par exemple commencer par des plans larges en vous plaçant dans les coins de la pièce de manière à cadre large. Vous verrez qu'à l'intérieur de votre viseur, souvent un autre cadrage s'imposera de lui-même. Il faut savoir aussi que toute vue en plongée ou contre-plongée déforme la perspective et induit une vision subjective. Or les reportages déco adoptent généralement d'avantage un style objectif. Pour cela adaptez votre hauteur à celle des objets que vous prenez en photo de manière à les déformer le moins possible et les mettre en valeur. Si vous voulez faire un zoom sur le pied d'une chaise Louis XVI, abaissez votre appareil au ras du sol par exemple. 

Se mettre à hauteur des objets permet de mieux les faire ressortir. © Cécile Debise / Journal des Femmes

La balance des blancs : késako ?

Parmi les réglages à faire sur votre appareil il y a le choix de la balance des blancs. C'est-à-dire de la température de couleur (traduire par "teinte") ambiante. On va faire simple : notre conseil est de régler par défaut votre appareil sur "AWB" (balance des blancs automatique) car aujourd'hui les appareils photo s'en sortent très bien. Bien sûr, faites vos photos en lumière du jour, jamais de nuit, n'est-ce pas ! Outre le fait que c'est toujours plus flatteur et plus simple à mettre en œuvre, cela permet d'avoir des couleurs naturelles et riches. Cependant, il arrive qu'on ne puisse pas faire autrement que d'allumer les lampes, dans les pièces sans fenêtre notamment. Et là, attention aux mélanges de "température" (teinte) de couleurs ! Cela se produit lorsque l'on a différentes sources lumineuses et qui n'émettent pas le même type de lumière (néon, tungstène, fluo, led, soleil...). Dans ce cas, le capteur des appareils photos, qui n'est pas en mesure encore d'harmoniser les couleurs à l'instar de notre cerveau, traduit des teintes très accentuées par rapport à notre réalité. L'exemple typique est celui de la photo qui mêle lumière du jour et lumière d'intérieur : on se retrouve avec un extérieur tout bleu et/ou un intérieur trop jaune. Si l'on ne peut pas éviter ce genre de situation, il faut alors privilégier une ambiance par rapport à une autre en réglant sa balance des blancs sur "lumière du jour" ou "lumière tungstène" par exemple. 

Et la profondeur de champ, s'il vous plaît ?

La profondeur de champ, vous en avez peut-être déjà entendu parler, c'est la zone de netteté dans l'image. Si elle est petite, elle permet d'isoler un élément de l'image en rendant le reste flou. Si elle est grande, elle met tous les éléments sur le même plan en les rendant tous également lisibles. Elle est déterminée par plusieurs paramètres mais on va faire bref : vous pouvez choisir d'avoir une petite profondeur de champ en ouvrant au maximum votre diaphragme ou en choisissant le numéro le plus petit possible pour la valeur d'ouverture de votre appareil ("A" comme " Aperture).

De l'usage du trépied

Un trépied n'est pas obligatoire mais permet d'aller plus loin en apportant trois avantages principaux pour les plus courageux :

  • il oblige à construire son image et à préciser son cadrage, tout en permettant de faire de petites corrections rapidement en laissant l'appareil sur son trépied pendant que l'on déplace un objet par exemple.
  • il offre la possibilité de faire du "bracketing", c'est-à-dire de faire plusieurs expositions d'une même image (en modifiant la vitesse d'obturation) et de les assembler ensuite sur ordinateur pour avoir une exposition impeccable.
  • il permet de faire des photos panoramiques en prenant plusieurs photos en faisant pivoter l'appareil autour d'un même axe.

Dans tous les cas, assurez-vous que le trépied est bien stable et que l'appareil est bien placé en parallèle au sol pour éviter les photos bancales.

Et sur Instagram ?

Des réglages pour embellir vos photos © Instagram

Parce que tout le monde n'a pas un appareil photo Reflex professionnel sous la main et alimente son compte Instagram avec des photos prises avec son smartphone, quelques conseils sont à connaître. Tout d'abord, sachez que les consignes données plus tôt s'appliquent également aux photos que vous pourrez prendre avec votre smartphone, mais quelques autres points sont à connaitre.

Avant la photo :

Il faut privilégier des photos prises la journée avec une lumière naturelle. Encore plus qu'avec un appareil photo, la lumière artificielle ne pardonne pas avec un smartphone. On pense à ranger, à mettre en valeur sa déco et à soigner la mise en scène de son intérieur. 

La photo :

  • La première règle est de toujours prendre ses photos avec l'appareil de son smartphone et pas par l'application Instagram. En effet, l'appareil photo permet, en tapotant l'écran, de modifier la luminosité et de neutraliser les contre-jours ou la surexposition ; ce que ne permet pas (encore) Instagram.
  • Utilisez aussi la grille (composée de 2 lignes horizontales et 2 lignes verticales) de l'appareil photo. L’œil est naturellement attiré par les points de croisements de ces lignes. Placez-y les sujets que vous voulez mettre en avant dans votre déco.
  • Toujours avec cette grille, vous pourrez vous assurer que la photo est droite grâce à la ligne d'horizon. 
  • On oublie les zooms, la qualité pourrait être altérée. On avance et on recule pour prendre ses photos, quitte à s'approcher tout près, comme pour un close up d'un bouquet de fleurs par exemple. 
  • Si Instagram s'est construit sur des photos carrées, l'application permet aujourd'hui de varier les formats : carré, portrait, paysage. A vous de vous amuser selon vos sujets. Le mieux est de faire plusieurs essais, avec les différents formats, et de choisir ensuite. Aussi, variez les angles de vue : de profil, par dessus, par en bas, etc. 

Les modifications :

  • Instagram s'est rendu célèbre avec ses filtres et ses cadres. Populaires au début de l'application, ils sont peu à peu délaissés au profit des réglages manuels (luminosité, saturation, ombres, netteté)... et c'est tant mieux ! Les filtres ont tendance à modifier très (trop) franchement l'ambiance et pixelise la photo. 
  • Beaucoup, avant de poster leur photo, préfèrent la modifier via des applications gratuites spécialisées telles que VSCO Cam, PS Express, Rookie, Fotor, etc. A tester !
  • Côté appli, vous pourriez être tenté également par Boomerang qui crée des GIF, Hyperlapse qui crée des accélérés ou encore Layout pour les montages. Si elles se prêtent assez peu aux photos de décoration, à vous d'être imaginatif 

Allez, c'est à vous, bon shooting !