Qu'est-ce qu'une maison écologique ? Troisième partie : la maison bioclimatique

Vivre au rythme des saisons et prendre en compte la qualité des matériaux sont quelques-unes des caractéristiques de la maison bioclimatique. Une approche passive de l'habitat que nous explique les architectes de l'agence T3 Architecture.

A travers notre dernière chronique, nous vous avions présenté la maison naturelle. Aujourd'hui, nous vous informons sur la maison bioclimatique.

La maison bioclimatique

Si la maison performante cherche à limiter de manière active les consommations énergétiques, la maison bioclimatique tente, pour sa part, d'utiliser les caractéristiques de son site afin d'en tirer parti de manière "passive". Elle va, pour ce faire, s'orienter vers des solutions empiriques, généralement déjà présentes dans l'architecture vernaculaire.

Les grands principes de la construction bioclimatique sont bien connus : se protéger des vents dominants et profiter des apports solaires pour le confort d'hiver, utiliser la ventilation naturelle et la protection solaire pour le confort d'été. Un certain nombre de solutions techniques, telles que la serre bioclimatique et le mur trombe, ont été ensuite développées afin d'améliorer les performances naturelles de ces systèmes passifs.

Une maison bioclimatique prend aussi en compte la qualité des matériaux en termes de perméabilité à l'air et à la vapeur d'eau. Le comportement dynamique des masses d'air au contact des parois est également important. Une telle construction se base sur des systèmes complexes qui sont plus difficiles à modéliser informatiquement. Ils sont donc aussi plus difficile à apprécier, ce qui explique leur relative dévalorisation dans les réglementations actuelles en matière de performances énergétiques.

La maison écologique : regarder vers l'avenir

Nous pouvons constater que l'écologie est aujourd'hui une préoccupation bien réelle dans le secteur de la construction neuve. C'est même un des domaines dans lesquels les progrès les plus significatifs ont été réalisés au cours des dernières années. Cela ne doit cependant pas faire oublier que la majorité des logements sont des logements existants et que la question de la rénovation n'enregistre pas les mêmes résultats.

La réalisation des objectifs du "facteur 4", validés par le Grenelle de l'environnement en 2007 (à savoir une division par quatre des émissions de gaz à effet de serre du niveau de 1990 d'ici à 2050), n'est donc possible dans le bâtiment qu'au prix d'un effort encore plus conséquent sur le bâti neuf.

Les évolutions de réglementations programmées devraient donc continuer à accompagner le renforcement des exigences en la matière. Afin d'atteindre cet objectif de manière globale, il conviendra aussi de ne pas déplacer le problème. Nous pensons particulièrement à la question de l'étalement urbain, car une maison écologique perd à peu prêt tout son bénéfice si, du fait de son éloignement, elle oblige à augmenter de manière importante les trajets quotidiens de ses occupants.