Une maison de couleur sous le soleil

Mais si ces murs anciens semblent si vifs et pleins d’entrain, c’est que des mains expertes se sont attachées à leur redonner couleurs et vie. Annie Zéau a apporté son talent et son expérience à ces 650m² marqués par le temps, et a redonné une seconde jeunesse à cette demeure sauvage. Avec un style propre, et cependant très éclectique, la signature d’Annie Zéau se lit dans chacune des pièces.

A commencer par l’imposante salle à manger, toute entière aménagée autour d’une magnifique fresque en mosaïque au sol : un travail de l’artiste Roger Bezombes, qui habita les lieux. Cette œuvre multicolore est mise en valeur par un mobilier discret et une table transparente en Plexiglas. A la cuisine, la designer a offert une belle verrière amenant la lumière. Un piano Pleyel trônant, des volutes de drapés, des apparitions de vieilles pierres : au salon, elle a redonné l’atmosphère d’artiste chère à la demeure, tout en jouant sur une symétrie maîtrisée. A l’arrière, tapi au fond de la maison, le petit bureau est un vrai poème avec ses murs de roche brute qui conjuguent les tons ocre.

Aux étages, chacune des six chambres est une facette de la palette d’ambiances dont Annie Zéau a le secret. La première marie des tons pâles et des boiseries claires pour une ambiance presque japonisante, en toute sérénité. La seconde joue sur les drapés, les asymétries et le mystère du gris comme dans une histoire romantique, où le noir et l’orange de la salle de bains sonneraient l’heure de la tragédie. La troisième est de bulles et de nuages, entre un noir qui se perd et un blanc qui commence, quelque part entre les ondulations presque aquatiques de son lavabo. La quatrième est un coup de foudre littéral. Toute de rouge vêtue, elle se vit écarlate, sans concession. La cinquième est plus discrète, hésitant entre une humeur classique et des touches de modernité. La sixième, enfin, est acidulée comme une gourmandise. C’est un bonbon pour les enfants, où les rouges, les jaunes et les bleus sont rois, où les lavabos font des bulles et où les coussins sont définitivement faits pour une bataille de pelochons.

Et tandis que les couloirs s’amusent avec les luminaires, créant tableaux symétriques ou ombres chinoises, le boudoir propose une halte romanesque, sur un radassier en simili croco.

Au dehors, on se perd entre les murets de pierres, les terrasses de gravillons et les sentiers d’herbes folles. Un vieux puits se fait discret entre deux feuillages, tandis que les nénuphars envahissent tranquillement le vieux bassin. En contrebas, la piscine au contraire est très tendance : un large mobilier d’osier recouvert d’épais matelas rouge apporte une note moderne aux eaux d’azur. Avant de faire un tour derrière la maison, monter un petit escalier de pierres et pénétrer dans la chambre des massages. Le bonheur de s’allonger à l’ombre dans un espace matelassé aux couleurs orientales et laisser son esprit divaguer sur les déclinaisons de l’Amarine… Cela doit être le secret du lieu.     

L'Amarine, propriété à la vente près de Saint-Rémy de Provence
En savoir plus : www.anniezeau.fr

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