"Ces bandits nous ont volé notre argent et notre vie" : avant que les travaux ne virent au cauchemar, voici les signes d'alerte à repérer

Alors qu'ils pensaient faire une bonne affaire en achetant cette maison de la Roche-sur-Foron, Maeva et Youri sont aujourd'hui sur la paille. Pourquoi en sont-ils arrivés là et comment auraient-ils pu éviter de se faire arnaquer ? Témoignage.

"Ces bandits nous ont volé notre argent et notre vie" : avant que les travaux ne virent au cauchemar, voici les signes d'alerte à repérer
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Maeva et Youri, 26 et 28 ans, pensaient réaliser leur rêve en achetant une maison près d'Annecy 400 000 euros. Aujourd'hui, ils sont criblés de dettes et propriétaires d'une ruine. Entre malfaçons, artisans véreux et travaux bâclés, leur rêve s'est transformé en cauchemar.

Tout commence en janvier 2023, quand le couple achète une charmante bâtisse en pierres. Ils pensent faire une bonne affaire et elle a tout pour leur plaire... du moins en apparence. 100 m² au sol, un grand salon-salle à manger avec vue sur les prés, trois chambres à coucher et 1 600 m² de jardin. Derrière les murs fraîchement repeints se cachent d'importantes malfaçons : murs fissurés, pierres manquantes et structure fragilisée. Alors qu'une procédure pour vices cachés est en cours, ils engagent leur deuxième arnaqueur... un maçon local, en réalité sans formation, qui leur fait un devis de 113 000 euros. Il empoche rapidement 80 000 euros sans toucher au chantier. "On se sent idiots d'avoir donné autant d'argent sans voir les signes", regrette Maeva. Le maçon les abandonne et leur recommande un terrassier pour la démolition. Naïfs, ils signent un nouveau devis de 20 000 euros, dont 12 000 euros payés d'avance, tombant ainsi dans une troisième arnaque.

Le 11 octobre 2023, la situation s'aggrave. Le terrassier saccage la maison à tel point qu'un expert en bâtiment, appelé par l'équipe de l'émission Arnaques ! présentée par Julien Courbet et diffusée sur M6, constate un "péril imminent" : le mur risque de s'effondrer, emportant avec lui le bâtiment annexe à la maison. Les réparations sont estimées entre 300 000 et 400 000 euros, s'ajoutant aux 92 193 euros déjà versés, portant le coût total à près d'un demi-million d'euros, auquel il faudrait que Youri et Maeva rajoutent 400 000 euros pour espérer habiter la maison... "On se retrouve avec pire qu'une ruine", soupire Youri.

Le maçon a signé une reconnaissance de dette de 63 996 euros, remboursable à 300 euros/mois sur 17 ans, un délai intenable pour le couple qui rembourse déjà 3 500 euros/mois pour l'appartement qu'il loue depuis un an, et leur prêt immobilier. Leur seul espoir ? L'assurance du terrassier. Mais le contrat n'a pris effet qu'après les travaux, rendant l'indemnisation incertaine. Le terrassier reste flou et agressif face aux questions des équipes de Julien Courbet. Aujourd'hui, Maeva et Youri envisagent de créer un collectif avec d'autres victimes. Ils ont saisi la justice, mais restent coincés financièrement. Ils vivent dans un appartement en location et n'ont pas les 150 000 euros nécessaires à l'aménagement de l'annexe de leur maison.

Pour éviter les arnaques, il y a des signes qui ne trompent pas. Méfiez-vous des artisans trop insistants ou qui proposent des magouilles à la TVA. Un acompte ne doit jamais dépasser 30 % avant le début du chantier. Un professionnel ne peut encaisser plus de 1 000 euros en espèces. Exigez un devis détaillé, vérifiez les assurances et privilégiez les paiements traçables. Voilà de quoi limiter les risques et éviter de tomber sur des artisans véreux, comme ceux de Youri & Maeva.