Triplex en transparence : en savoir plus

Trois étages de lumière

Ode à la lumière, la maison de l'architecte Henry Gueydan réveille, par son audace et sa modernité, les vieilles pierres d'un petit village varois.

Mons et ses ruelles : le lieu des pérégrinations enfantines d'Henry et le lien familial qui relie encore aujourd'hui cet architecte installé à Tokyo à sa terre natale. L'endroit des souvenirs de gosse, avec l'image encore présente de ces maisons abandonnées qu'il explorait, l'esprit aventurier, dans la campagne varoise : des ruines à ciel ouvert, dans lesquelles les hauts murs de pierres côtoyaient le soleil. Comme une photographie précise d'un rêve, cette vision ne l'a jamais quitté. Ce fut, forcément, dans son village natal qu'il s'autorisa un jour à bâtir concrètement cette idée incroyable d'une demeure toute entière laissée à la lumière.

De l'extérieur, la maison de village fait bonne figure et sa façade traditionnelle joliment rénovée n'affiche aucune ostentation. Il faut pénétrer ses murs datant du XVIIIe siècle pour comprendre l'innovation éclatante qui révolutionne son intérieur : deux planchers de verre laissent la vue filer sur trois étages et les rayons du soleil descendre du toit jusqu'au niveau de la ruelle étroite. Pour assurer la stabilité des murs de ceinture, l'architecte opta pour une poutraison en IPN, de 22 cm de hauteur, qui fut installée au fur et à mesure de la démolition des anciennes poutres. Puis, selon le principe du verre Securit, les dalles furent composées de deux carrés de verre de 15 mm d'épaisseur ayant en leur milieu un film plastique.

Autour de ce fondement architectural, le lieu se fait minimaliste. Sans doute une influence nippone a guidé ce choix d'une épure à l'extrême, de meubles légers, faciles à déplacer et de modules fonctionnels à cloisons fines. Déjà, une table dessinée sur mesure pour la maison préfigure des ambitions de l'architecte pour ses meubles à venir : aériens. Pour le reste, on évolue entre lumière, apesanteur et extérieur... Un peu comme dans un rêve.