Derrière la porte... de Chantal Thomass
Créatrice iconique de lingerie et reconnaissable à ses indéboulonnables carré frangé et silhouette noire, Chantal Thomass est une touche-à-tout curieuse et prolifique. Mais qu'est-ce qui l'inspire et lui plait en décoration ? Réponses.
Au bout de sa main gantée d'une mitaine se consume une cigarette, marquée des traces de son rouge à lèvres. Un lipstick rouge qu'elle porte depuis des décennies et qui, avec ses vêtements noirs, son carré frangé ébène et sa silhouette longiligne, signe son allure indémodable. Depuis plus de quarante ans et la création de sa marque de lingerie au milieu des années 1970, Chantal Thomass est une icône du style et de la mode, mais pas que. Parmi ses diverses activités, on compte, entre autres : un lave-linge customisé pour Vedette, des papiers peints pour NeoDKo, des lits pour Tréca, des vases en céramique pour la manufacture Rometti, une collection maison de Noël pour Tati ou encore la décoration d'hôtels parisien et monégasque. Récemment, on lui doit la direction artistique du spectacle Dessous Dessus du Crazy Horse et la création de bouquets de Saint-Valentin pour Interflora, pour laquelle nous avons rencontré et interviewé la créatrice. Alors, qu'est-ce qui anime Chantal Thomass ? iPhone (rose bien sûr) à la main, elle parcourt pour nous ses photos et son Instagram pour répondre à nos questions et nous présenter ses coups de cœur.
Vous venez de créer des bouquets pour Interflora. Quelle importance ont les fleurs dans votre intérieur ? Je fleuris beaucoup mon appartement, j'achète au moins un bouquet par semaine. J'aime les fleurs de saison que j'achète au marché pour faire mes bouquets. Du lilas, des pivoines... Tout dépend de l'endroit. Dans mon appartement, j'ai par exemple un coin qu'avec des fleurs blanches, comme des lys, des arums.
Qu'est-ce qu'on trouve en ce moment sur votre wishlist déco ? J'adorerais le canapé en fourrure rose de Fernando et Humberto Campana pour Edra.
Quel est, selon vous, le pire faux-pas en déco ? C'est difficile parce que ça dépend vraiment des intérieurs. Quelque chose qui ne correspond pas à son mode de vie ou qui soit inconfortable je dirais.
La tendance déco que vous ne pourrez jamais adopter ? La tendance épuré ça me parait compliqué. Je suis une collectionneuse, j'ai une tonnes d'objets et de meubles que j'aime et j'ai en plus tendance à m'en acheter des nouveaux. Il y a deux ans j'ai épuré et je vais refaire un tri parce que je vais déménager. Et il faut bien trier pour acheter de nouvelle choses (rires). Mais les tableaux, ça je garde toujours. Tout comme mes meubles années 1930 en miroir ou mon lit, énorme, que j'ai dessiné pour Tréca. Il va falloir que je trouve une grande chambre !
Quelle est votre obsession déco du moment ? Je repeins systématiquement mes plafonds en rose, dans le salon ou dans la chambre par exemple. Ça vous colle bonne mine, pas comme le vert !
Pourriez-vous citer un lieu dont vous appréciez particulièrement la décoration ou l'ambiance ? J'aime beaucoup l'univers du verrier Baccarat, donc le restaurant Cristal Room Baccarat dans le 16e arrondissement, à Paris.
Etes-vous plutôt maison ou appartement ? Les deux ! Appartement à Paris et maison à la campagne.
Plutôt chambre ou salon ? Chambre parce que j'y passe plus de temps. Je sors souvent le soir donc je ne passe pas beaucoup de temps au salon et j'ai une grande cuisine dans laquelle je peux manger.
Cuisine ou salle de bains ? Cuisine. J'y traîne le soir, j'ai une grande table sur laquelle je peux déposer mes papiers.
L'objet déco, meuble ou accessoire préféré chez vous ? J'ai deux fauteuils roses de Gaetano Pesce. Ils sont imposants mais qu'est ce que je les adore ! Les vases que j'ai créés pour Rometti il y a deux ans je les aime beaucoup également.
Si vous aviez un budget illimité dans une boutique, de laquelle s'agirait-il ? Ah j'aurais pas de mal à dépenser (rires). J'adore les miroirs, j'avais fait un lustre pour Veronese (éditeur fabricant de luminaires en verre et de miroirs) d'ailleurs. Alors dans une boutique de miroirs, pour qu'on se voit partout.
Des comptes Instagram qui vous inspirent ? Il y a des gens de l'univers de la lingerie que je suis comme Lily Perfumed Pearl qui vend de la lingerie ancienne que j'adore. Je suis Ellen Von Unwerth avec qui je travaille et qui met des trucs très rigolos. Aussi Donald Robertson, un illustrateur américain qui fait des silhouettes très belles. Il poste des photos de ses enfants très craquants. Il a fait des bouches avant les autres j'ai l’impression, et j'adore son trait.
Qu'est-ce que vous mettriez sous cadre ? J'en tellement de cadres déjà. J'ai beaucoup d'illustrations, des dessins de Paul Colin des années 1930, d'autres d'Hippolyte Romain qui a dessiné mes défilés. J'ai aussi une photo signée d'une célèbre strip-teaseuse des années 1950... J'en ai tellement, il faudrait faire cette interview à la maison (rires).
Portrait chinois façon déco (si vous étiez…) :
Une couleur ? Le noir évidemment.
Une matière ? De la soie ou du satin.
Un objet iconique ? Un vase.
Une fleur ou une plante ? Une rose.
Une senteur ? L'odeur de la violette.
Un lieu ? Paris.