La légende du verre

La tradition verrière dans les Vosges du nord, région située entre l'Alsace et la Lorraine, remonte à la fin du XVIe siècle. Son sol recouvert d'un épais manteau de grès et de forêts abondantes fournit à la fois les éléments de base pour la fabrication du verre, notamment la silice, ainsi que du bois de chauffage pour le mettre en forme. Après la guerre de Trente Ans, alors que les verriers vivaient jusqu'alors comme des semi-nomades, le retour à la paix favorise leur sédentarisation dans cette région. Les verreries se développent et acquièrent pour certaines une renommée qui traversera le siècle des Lumières comme Meisenthal ou Saint-Louis en Lorraine, Wingen et Hochberg en Alsace.

Marchand de verre ambulant 

1ère moitié du XVIe siècle , in les cris de Paris. Crédit photo : BnF

L'ancien site verrier de Hochberg, qui accueille désormais le Musée Lalique fête ses 300 ans et profite de cet événement pour retracer la fabuleuse épopée de ce matériau en s'intéressant à la fois aux techniques et aux usages (dans le domaine de la toilette - parure-parfum -, de la table, de la spiritualité ou encore de la lumière). C'est ainsi l'occasion de redécouvrir ce matériau protéiforme qui a su traverser les siècles en investissant notamment celui des arts décoratifs à la fin du XIXe et début XXe, sous l'impulsion d'artistes tels qu'Emile Gallé ou René Lalique. Véritable art du feu, il n'a rien à envier à son plus proche cousin - le cristal- qui n'est rien d'autre qu'une forme de verre.

Lalique René, Flacon à senteurs, v.1905; crédit photo : Studio Y. Langlois, musée Lalique, Coll.S.Bandmann et R.Ooi