Carnet d’inspiration d’un designer : Hervé Charnallet
C'était un de nos coups de coeur du salon Maison&Objet 2013 : la table à feu MobEx. L'idée de se réunir autour du feu pour un repas est née dans l'esprit d'Hervé Charnallet et c'est son frère Arnaud, responsable d'un chantier naval, qui a trouvé les solutions techniques pour réaliser une table qui puisse résister aux conditions extérieures et au feu.
Quel est votre métier aujourd'hui ?
Hervé Charnallet : Designer
chez MobEx, société que j'ai créée avec mon frère il y a moins de deux
ans. Je travaille aussi dans l'immobilier où j'essaie de donner un
nouveau lustre à des propriétés parfois défraîchies ou laissées trop longtemps
à l'abandon, avant de les revendre remises aux normes actuelles (électricité,
installations sanitaires...) et décorées comme elles le méritent.
Votre première émotion déco ?
H. C. : Je
ne peux pas renier mes premières émotions de petit garçon devant les formes,
les sonorités, le mythe des belles voitures. La Ferrari GT250 rouge que mon
père avait reconnue à son bruit avant qu'elle ne nous dépasse, la Mercedes
230SL "pagode" avec son toit si caractéristique, le petite FIAT 500
dans les rues de Rome conduite par des femmes tellement italiennes et tellement
élégantes...
Un
objet déco dont vous ne pourriez pas vous passer ?
H. C. : Evidemment
il y en a plusieurs. Une toile de Cécile Guicheteau inspirée des Indiens
d'Amérique, une lampe en cuir et métal de Michel Boyer des années 1970, mon bébé
éléphant de l'atelier Boromé à Lyon qui vit sa vie dans le parc et que je
n'oublie pas de changer de place de temps en temps, et aussi mon stylo Parker 51
avec lequel j'écris ou signe à l'encre violette, ce qui compte le plus pour
moi.
En
déco, vous êtes...
H. C. : Opportuniste.
J'adore me laisser surprendre. Je sais que si un objet me plaît, il trouvera sa
place dans mon univers.
Votre dernier achat coup de coeur déco ?
H. C. : Une cuvette en caoutchouc ! La rubber Washing-up bowl de Ole Jensen. Cette amusante petite cuvette qui nous vient de Copenhague sert pour nettoyer les tables de la cafétéria du MoMA, de cuvette à bain de pieds dans tel hôtel asiatique, de wine cooler dans tel restaurant... et de cuvette parfaite pour nettoyer la salade chez moi. Adorable !
Parlez-nous de la table de feu Saharian
H. C. : C'est après un voyage en Afrique en 2007 qu'est née l'idée de ce concept. Mais la réalisation de cette table brasero n'a pas été aussi simple que sur le papier. La table de feu devait pouvoir répondre à
un certain nombre de contraintes. Le bois doit résister à l’eau, au sel, à la
chaleur, au gel, aux vibrations... L’acier inoxydable au centre doit répondre aux mêmes
exigences et il ne faut négliger aucun des aspects de fixation, joints,
assemblages, qui doivent être considérés dès la conception. Par ailleurs,
le feu doit être allumé facilement, mais il doit aussi pouvoir être éteint
rapidement en fin de soirée.
Le bac en inox comprend une double paroi percée d’orifices de ventilation, afin de créer un appel d’air équilibré tout autour du feu, le gardant centré. Une couche de 10 cm de sable, laissant circuler l’air, permet de positionner le bois en un faisceau stable, aidant au démarrage du feu et au calage des bûches. Avant de rentrer en fin de soirée, on recouvre les braises de sable pour étouffer le feu.
Où
trouver la gamme Saharian ?
H. C. : Dans les magasins Le Cèdre Rouge à Paris et à Feucherolles.
Images © Stéphanie Caumont, Hervé Charnallet et MobEx