Il est un lieu où le bon vieux temps a refait surface, avec sa profusion de saveurs gourmandes, son étalage d'objets désuets et sa collection d'imageries colorées. Une maison emplie de la gaieté naturelle et optimiste qui prévalait dans les années 1950/1960, où l'on passe le temps sans se presser, goûtant à l'envie des confitures patiemment cuites aux chaudrons, et où les dessous de coton blanc flottent comme une guirlande aux cordes à linges, nonchalamment tendues sous le soleil du Midi. Telle une image d'Epinal ressuscitée sous le soleil de Provence, la maison d'hôtes L'Epicerie s'amuse de nostalgie.
Une ancienne épicerie reconstituée
Tout est parti d'un immeuble de famille, tranquillement installé dans une ruelle au cur de la ville, non loin de la place des Cardeurs et de ses sympathiques cafés. Lorsqu'en 2006, Luc et sa femme entreprennent de rénover cette bâtisse du XVIIIe, ils y trouvent l'occasion de changer de vie. Habitué du milieu culturel et du théâtre, Luc décide de mettre en scène un décor qui lui est cher : les souvenirs de son enfance
Il se lance dans cette nouvelle aventure touristique avec la volonté de créer un lieu à l'identité forte et de retrouver l'esprit de l'ancien temps. Quoi de mieux pour cela que de reconstituer dans cet espace un des commerces les plus typiques et les plus appétissants : une épicerie ?
L'art du chinage
Brocantes, dépôts-ventes, Internet, magasins
Toutes les opportunités sont bonnes pour agrandir sa collection d'objets des années 1950/1960, que Luc utilise pour soigneusement décorer le rez-de-chaussée de l'immeuble : un ancien garage transformé en pièce principale, faisant à la fois office d'entrée, de salon, de salle à manger et de cuisine. Un espace ouvert à tous, où les hôtes peuvent flâner, bouquiner ou grignoter. Aux étages, l'impératif était de disposer de cinq chambres spacieuses. Avec l'aide d'un architecte d'intérieur, "Vanille", "Cannelle", "Pain d'épice", "Calisson" et "Muscade" ont ainsi vu le jour. Des chambres aussi gourmandes que leurs noms, avec une décoration tantôt sage et fleurie, tantôt épicée par un savant métissage de culture, mais toujours sucrée de couleurs tendres et de matières vaporeuses.
Serait-ce l'euphorie des Trente Glorieuses qui aurait envahi ce petit domaine urbain, les bons petits plats de grand-mère qui mijotent aux fourneaux ou l'art d'une décoration bien ajustée ? On se sent ici bienheureux, en toute simplicité, loin de l'excitation moderne et bruyante, prêt pour une sieste sous les platanes. Cela tombe bien, Luc nous l'a dit : le jardin sera le prochain sur la liste à se vêtir des parures du bon vieux temps