Maison et Objet 2007 ou la maison du bonheur

La première édition 2007 de Maison et Objet force le respect. Pas moins de 3 300 marques de déco, 265 000 m² d'exposition arpentés par 90 000 visiteurs plus ou moins connus - cette année, on pouvait apercevoir Sarah Poniatowski, décoratrice épouse du chanteur Marc Lavoine, le chorégraphe Kamel Ouali, la créatrice de lingerie Chantal Thomass ou encore le coach déco Oscar Ono Junior, se bousculant dans les allées, dès l'ouverture, pour flairer les dernières tendances déco. L'édition 2007 comptait également des invités prestigieux tels que Christian Lacroix, Rosita Missoni, Sylvain Joly ou encore Noé Duchafour-Lawrance. Bref une conjugaison parfaite entre renom, talent et savoir-faire pour créer des intérieurs aujourd'hui de plus en plus théâtralisés et ludiques.

	Zanotta

Le si cher gain de place

La maison 2007 change de décor au gré des envies et des générations. Les meubles se baladent de pièce en pièce, modulables presque à l'infini. Un souci partagé cette année avec Eno (Edition Nouveaux Objets), éditeur de designers comme Inga Sempé, Arik Levy ou Paola Navone. La petite entreprise fondée en 2006 par Jean-Dominique Lèze et François Bernard, annonce d'emblée la couleur : "Nos objets sont discrets, silencieux, mais pas mutiques. Des objets qui aident à vivre sans encombrer". Autre approche pour gagner de la place, les stickers. On s'offre ainsi un meuble de style en trompe-l'œil, un portemanteau crochet… Et, surtout, quelle que soit son âge, on revendique le droit à l'expression, partout sur ses murs. Une véritable gifle aux partisans du papier peint. Emblème de cette tendance, l'éditeur Domestic, vendeur exclusif des vinyls de Matali Crasset ou des "arbres à recettes" de Frédérick e. Grasser Hermé. Terrible !

L'accueil au cœur des préoccupations

	Guy Degrenne

Cette liberté d'expression assouvie, la maison 2007 doit répondre, selon Etienne Cochet, directeur général de Maison et Objet, à deux attentes : "aménager un univers personnalisé pour chaque membre de la famille, souvent recomposée, mais aussi permettre à tous de se retrouver, pour des moments de partage". Conséquence directe de cette volonté, la cuisine devient une pièce à vivre au détriment de la salle à manger. Du coup, les arts de la table se révolutionnent une fois de plus, notamment chez Guy Degrenne qui propose désormais des ustensiles de cuisine détournables pour le côté ludique et le gain de place, si cher à nos contemporains (collection "New Century"). Les cuillères à dessert dont le manche fait office de cuillère à moka ou les couteaux devenant des cuillères à soupe, raviront les fans de brunch.

	Rosita Missoni

Disco revival vs épuré : la fracture générationnelle

Côté déco, les jeunes générations révolutionnent les classiques de leurs aînés : le retour en grâce des années 1980 porte un coup fatal à l'épuré, au sobre. La nouvelle génération veut du trash, du brillant, du disco avec de la boule à facettes. Elle se moque des conventions et opte pour la magie du détournement et de l'humour noir ou encore un cocktail festif entre disco revival et néo cabaret. Les jeunes choisissent des lampes colorées recouvertes de strass. Du coup, les tissus d'ameublement et les papiers peints prônent le faste et le motif extravagant. Les nouvelles collections osent toutes les tentations - l'or, les matières luxuriantes, rares, improbables - mais aussi les vestiges de l'infiniment précieux avec les nanotechnologies qui s'invitent au cœur des créations. Notre coup de cœur au rayon lingeries et attractions : une machine à laver Vedette, rhabillée façon boudoir par la froufroutante Chantal Thomass. On craque également pour Home A Dress, un nouveau concept très mode-maison plutôt empreint de mode masculine pour ses codes chics intemporels. Des sets de tables comme des chemises d'homme, des ronds de serviette à boutonnière… Bref la mode s'invite à la maison. Les grands noms internationaux du luxe ont bien compris l'intérêt d'une collection maison. L'art de vivre façon Hermès, Armani, Gucci, Missoni se vend comme des petits pains, et encore plus s'il s'agit de séries limitées ou de pièces uniques. Le baby-boomer raffole de l'exceptionnel et dénie, à qui mieux mieux, le "comme monsieur tout le monde". Nos aînés misent sur le confortable, le charme traditionnel ou contemporain. Le mobilier garde des lignes classiques et les canapés sont personnalisables.

La nature s'invite chez nous

	Roche Bobois

Dernière tendance de plus en plus présente : le retour au naturel sous toutes ses formes. Pour les puristes, la déco se veut bio, éthique, équitable, durable. Les accessoires font fureur mais de là à trouver le meuble éthique, vous aurez encore du chemin à parcourir. On traque le gaspillage et propage la bonne parole de la récup' et des matières naturelles. Poil de chèvre, feuille de palmier, jacinthe d'eau, bambou, la créatrice Perrine Rousseau les tirent de l'agriculture biologique et les tissent à Paris sous des motifs africains. Autre envie, cette fois non bio, ce sont les meubles en bois flottés, produit phare de Bleu Nature, ou encore les plantes semi artificielles ou artificielles qui personnifient le mieux le retour aux sources.
Une chose est sûre, cette saison, Maison et Objet met le doigt sur une nouvelle vague, le retour au naturel, qui a encore de très beaux jours devant elle.

En savoir plus www.maison-objet.com

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