Odile Decq, une architecte sensible et engagée Portrait chinois d'Odile Decq

Si vous étiez :

 Une musique : une symphonie de Stravinsky.
 Un animal : un cheval car c'est l'animal que je trouve le plus élégant, beau et intelligent.
 Une odeur : le santal.
 Un plat : j'aime tellement la cuisine qu'il y aurait trop de choses !
 Une couleur : le noir, évidemment.
 Un matériau : le verre car c'est le matériau le plus évolué aujourd'hui. Et l'acier, pour sa précision et sa capacité à se déformer pour inventer des formes.
 Un homme : pourquoi devrais-je être un homme ? Un mélange de figures qui me fascinent comme Henry de Monfreid, l'aventurier parti sur les mers, Mozart, qui était complètement fou, Mario Vargas Llosa, un écrivain que j'apprécie vraiment à travers ses romans et ses actions politiques et engagées. Je pourrais dire aussi Ian Curtis, le chanteur de Joy Division, car il était complètement à côté du monde des autres musiciens. Il a inventé des trucs dans son coin, sans se préoccuper de ce que faisaient les autres. Avec deux disques, il a tout changé !

La Bretagne, votre région d'origine, vous influence-t-elle dans vos réalisations ?
O. D. : C'est évident que la présence de la mer dans mon univers et donc d'une ligne d'horizon, de l'idée de voyage et d'aventures m'influence et me pousse toujours en avant. C'est dans ma nature. J'ai lu le Dictionnaire amoureux de la Bretagne de Yann Queffélec : je me reconnais complètement dans la façon dont il parle, notamment des femmes bretonnes. On nous considère comme entêtées, courageuses et déterminées. Je trouve ça formidable ! Et j'ai toujours dit que si je n'avais pas été architecte, j'aurais été aventurière !

A quoi ressemble votre salon ?
O. D. : C'est un grand espace, avec des très belles proportions : 9 mètres de long, 6 mètres de large et 3 mètres de haut. Il est constitué de murs blancs et tous les objets à l'intérieur sont noirs. C'est une grande pièce à vivre, avec cuisine et coin repas, remplie d'œuvres d'art qui me font du bien quand je les regarde.

Une recette pour se sentir bien chez soi ?
O. D. : Il faut d'abord faire ce qui vous ressemble. Pour cela, il ne faut pas seulement penser à soi mais regarder, arpenter le monde, être curieux de ce qui se passe autour de soi. Ne pas être désarçonné lorsque l'on est confronté à quelque chose d'insolite. Puis rapporter ça chez soi. Ça ne veut pas forcément dire rapporter des objets ; c'est comprendre le monde et être curieux pour fabriquer, chez soi, son propre univers inspiré. Une façon d'être libre ! 

Le site d'Odile Decq : http://www.odiledecq.com/

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