Odile Decq, une architecte sensible et engagée Une architecte à l'honneur en 2013

Entre sa présence au salon Maison&Objet, en tant que Créateur de l'année, et son exposition aux Puces de Saint-Ouen, l'architecte Odile Decq se prête au jeu du design en cette rentrée 2013.

Vous avez déjà eu de nombreuses récompenses et reconnaissances dans le domaine de l'architecture. Qu'est-ce que cela vous fait d'être "Créateur de l'année" à Maison&Objet ?
Odile Decq : Ça me fait plaisir parce que ce n'est pas dans mon champ habituel, l'architecture. Ça veut dire qu'une autre discipline dans laquelle j'interviens et qui n'est pas mon activité principale, le design, me reconnaît.

Comment cela s'est passé ? Comment avez-vous réagi lorsqu'on vous a demandé de faire partie de l'aventure ?
O. D. : La rédactrice en chef d'Intramuros, Chantal Hamaide, m'a téléphoné. Je lui ai dit que je me sentais fière d'être sollicitée alors que ce n'était mon cœur de métier. Je trouve cela très intéressant.

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Odile Decq choisissant des objets pour son exposition aux Puces de Saint-Ouen en septembre 2013 © Yann Monel

Parlez-nous de votre exposition aux Puces de Saint-Ouen (93) à partir du 7 septembre 2013 ?
O. D. : J'ai choisi du mobilier en fonction de ce qui se trouvait dans les stands des marchés Paul Bert et Serpette à Saint-Ouen. Au début, je me suis un peu demandée ce que je faisais là, puis j'ai pris goût à cet exercice en me rendant compte qu'il y avait de très belles choses. J'y ai aussi retrouvé plein de pièces iconiques du design des années 1950 à aujourd'hui. Evidemment, je me suis rendue compte que, très vite, je faisais comme d'habitude et ne choisissais que des choses noires ! Dans ma vie, c'est tout le temps comme ça ! Donc j'ai opté pour le parti pris du noir et j'ai trouvé des pièces magnifiques.

Qu'avez-vous cherché à créer pour cette exposition ?
O. D. : L'idée est que le visiteur se trouve comme dans un appartement – même s'il y manque des espaces tels que la cuisine et la salle de bains.

Est-ce que cet "appartement" vous ressemble ?
O. D. : Il me ressemble parce qu'il y a des objets noirs... Mais est-ce que je les mettrais chez moi ? Oui, pour certaines pièces. Même si d'habitude, je n'aime pas disposer des objets vieux de plus de 20 ou 30 ans chez moi.

Quels sont vos projets d'architecture des mois à venir ?
O. D. : A l'automne, je vais livrer le siège social d'une entreprise à Lyon. Le bâtiment sera inauguré en novembre. C'est un immeuble de bureau en verre, avec structure métallique, ce qui permet de libérer complètement l'espace à l'intérieur. Il se situe au bord de la Saône mais je ne suis pas restée sagement dans le site que l'on m'avait proposée : je suis partie en porte-à-faux au-dessus du quai pour aller rejoindre, avec l'extrémité du bâtiment, le bord du fleuve. L'immeuble est comme une boîte en lévitation.

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